Bonne nouvelle sur le front économique européen : le plongeon historique de l'activité du secteur privé en zone euro a été freiné au mois de juin avec la réouverture de vastes pans d'activité qui avaient été fermés pour freiner la propagation du coronavirus, selon le cabinet IHS Markit.
Le rebond de l'indice composite par rapport à son creux historique d'avril (13,6), amorcé en mai (31,9), s'est poursuivi en juin pour atteindre 47,5, un rebond plus fort qu'attendu.
L’activité repart, mais attention elle est toujours sujette à des arrêts intempestifs comme en Allemagne de l’Ouest qui a reconfiné 600 000 personnes après avoir tester positivement 1500 personnes dans un abattoir.
Cerner le coût de la distanciation
Chacun se doit désormais de pratiquer la distanciation et d’appliquer les gestes barrières. Sur le terrain, les consignes sont claires : masques, gel hydroalcoolique, lingettes désinfectantes pour nettoyer les camions et respect des distances de sécurité de 1m minimum.
Il n’existe pas à notre connaissance de mesures précises du cout dans le verre. Cependant, nous pouvons tenter de l’approcher avec des business se rapprochant.
Ainsi, en logistique où la masse salariale représente plus de 50 % des charges, la protection prioritaire des salariés a généré d’importants surcoûts. L’Union TLF a consulté ses adhérents début mai sur les surcoûts liés au Covid-19. Voici les résultats poste par poste :
- équipements de protection individuelle : 2,50 euros par jour et par salarié en moyenne ;
- aménagement des locaux : 0,15 euro par mètre carré et par mois pour les entrepôts logistiques
- perte de productivité : jusqu’à – 15 %.
Pour des ateliers de transformation du verre tel ToughGlaze au UK qui décrit les mesures mises en place :
- le cout des EPI doit s’apparenter soit 2,5 euros par jour et par employé ; il faut prendre en compte le coût des masques, gants, gel, lingettes, savon, serviettes à usage unique, de la formation sur les gestes barrières et les équipements de protection, de la gestion des vêtements de travail et du renforcement du management,
- le cout de l’aménagement des locaux doit être supérieur car la densité d’activité au m2 est 3 à 4 fois plus grande, soit 0,6 euro par m2 ; il comprend la matérialisation des espaces de travail, le nettoyage renforcé des locaux et vestiaires, la désinfection des locaux, le réaménagement des espaces de travail et d’accueil avec des cloisons en carton, plexiglas ou bien sûr en verre…
- la perte de productivité (jusqu’à -15%) au moins équivalente, car l’adaptation des process méthodes pour respecter la distanciation sociale, celles des horaires de travail, l’échelonnement des pauses, l’arrêt d’activité pour désinfection ou l’absentéisme accru ne sont pas à négliger.
Pour la distribution de verre en camion, le Comité National Routier, organisme de supervision des coûts de transport (CNR), envisage un surcout moyen de 2,5% du prix de revient : la distribution locale/régionale étant plus impactée (2,64%).
Mis bout à bout, les couts du covid-19 viennent impacter la structure du prix de revient du verre sans qu’il y ait pour l’instant, la possibilité de les répercuter aux clients qui eux aussi doivent gérer leurs propres coûts de prévention covid-19.
La distanciation : un business pour le verre
A l’instar de Pierre Riou (Riou Glass) qui a présenté sa dernière innovation devant les caméras de télévision de France 3 en créant le premier verre chauffant auto-désinfectant, le Covid-19 peut aussi être une opportunité de faire du business.
Dillmeier Glass Company situé aux US explique sur son blog que le cout du verre trempé et celui de son installation sont deux fois moins chers que celui du Plexiglass. Il y a donc un véritable avantage concurrentiel à protéger le personnel qui réalise l’accueil avec du verre trempé.
Ces deux exemples montrent la voie même si probablement cela ne compensera pas le coût du traitement interne du covid. Il faudra donc certainement adapter ses processus et travailler différement pour en réduire l’impact financier. On pense au digital bien évidemment. Nous en reparlerons plus tard.
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