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La reprise de l’industrie du verre - scénarios potentiels et points à surveiller-17/04/2020

Photo du rédacteur: FITTlinerFITTliner

Les nombreuses annonces effectuées ces derniers jours en Europe sur la levée progressive des mesures de confinement (Autriche, Danemark, France, etc.) et celles d’un redémarrage des industries dites non essentielles en Espagne, permettent d’entrevoir une nouvelle phase dans la gestion de la crise du Covid-19 : la reprise de l’activité.


Essayons de décrire les conséquences sur le secteur du verre et de dégager des idées pratiques au travers de 3 scénarios référents de reprise de l’activité. Un premier scénario noir se base sur une impossibilité d’endiguer le fléau ; un second au contraire très positif sur une reprise totale et immédiate ; le troisième, le plus probable sur une reprise progressive. Il existe des quantités de scénarios possibles mais l’important est plutôt de se concentrer sur les pratiques à adopter pour y faire face.


Le premier scénarios, le pire des cas.


Supposons qu'aucun vaccin ou traitement ne soit disponible pendant longtemps et qu'il existe un besoin prolongé de maintenir des mesures de distanciation sociale. Cela implique une baisse significative de la demande ; la productivité des secteurs de la fabrication et du transport est durement affectée.


Dans un tel scénario, nous assistons probablement à un nombre croissant de faillites d'entreprises de transport (spécialisées dans le verre ou pas) ainsi que celles de nombreux transformateurs de verre et installateurs de petite et moyenne taille. Quelques acteurs mondiaux pourraient également disparaître.


La préservation du cash est la clé de la survie. Tous les investissements sont réduits à zéro ce qui précipitent la faillite des fournisseurs de machines, des carrossiers industriels et des intervenants extérieurs (ces derniers œuvrant à la préservation de l’outil de fabrication).


Le retour à la normale est donc un processus très douloureux pour les clients, les prestataires et les fabricants.


Le second scénario, le meilleur des cas


L'Union Européenne est en mesure de contrôler et de réduire la pandémie grâce aux tests et à l'éloignement social. La vie est revenue à la normale à la fin du deuxième trimestre.


Les chantiers recommencent, les usines automobiles reprennent la production. Toutes les entreprises du verre travaillent pour accélérer leurs activités et rattraper le temps perdu : honorer les commandes mises en attente et essayer de réduire les délais de retard pris pendant le confinement. Le mot d’ordre pour toutes les entreprises intermédiaires devient « regonfler les stocks de réapprovisionnement » car une partie est devenue obsolète.


La capacité logistique à fournir le service et les produits est le vrai goulot d'étranglement parce que premièrement la demande est très forte et deuxièmement certains prestataires n’ont pas réussi à survivre au confinement. On peut légitimement estimer une forte augmentation du prix des prestations de transport et de préparation dans les entrepôts logistiques.



Le troisième scénario, une reprise progressive.


Les pics de pandémie diffèrent dans le temps et dans leur ampleur selon les pays ; la peur d’une deuxième vague venue d’ailleurs est dans tous les esprits. Les effets de la pandémie sur l’économie s’étendent au-delà du deuxième trimestre.


La demande est plus faible. L'usine d'un fournisseur peut fonctionner pendant quelques semaines puis s’arrêter pour quelques autres semaines. D’un pays à l’autre, les frontières peuvent s’ouvrir puis se refermer…


L’automobile est le secteur le plus touché parce que ses approvisionnements sont mondiaux. Cela implique que les constructeurs doivent être capables de changer leur sourcing en fonction des aléas. De multiples rupture d’approvisionnement sont probables. Une solution sera de réduire la gamme de leur fabrication pour diminuer les risques de rupture.


Le secteur du bâtiment est également touché mais dans une moindre mesure. Les capacités de transformation du verre (vitrage isolant, menuiserie industrielle) n’ont été que partiellement délocalisées en Europe de l’Est (Pologne, Tchéquie et Hongrie) depuis quelques années. Mais de grands groupes se sont formés ; ils exportent partout en Europe, en Allemagne en priorité mais aussi en France, en Italie et au Royaume-Uni. Ils ont donc un poids non négligeable dans le secteur. Toute fermeture de frontière comme c’est le cas aujourd’hui à la frontière tchèque entraîne des ruptures de produits finis et de produits intermédiaires.


Quels enseignements tirer de ces 3 scénarios ?


La gestion du cash, la Supply chain et la préservation de son écosystème en prenant soin de ses partenaires sont primordiaux.


Limiter l’utilisation du cash au strict nécessaire semble être une décision de bon père de famille. Nul ne sait quelles seront les futures évolutions de la pandémie ; autant rester prudent. De plus, aider à la réduction de la consommation du cash de ses partenaires (notamment logistiques) peut permettre de ne pas subir les futures augmentations de coûts qui apparaîtrons obligatoirement lorsque trop d’acteurs auront disparu.


Adapter sa Supply chain, la rendre agile et réactive aux limitations de circulation et aux interruptions de flux est une arme indispensable pour continuer à assurer de servir ses clients dans les meilleures conditions. Augmenter les stocks, multiplier les sources et s’assurer des capacités de transport tout en améliorant les procédures de contrôle pour limiter les risques semblent importants.


Enfin, préserver et renforcer son écosystème, c’est coopérer avec ses fournisseurs voire ses pairs pour améliorer sa propre efficacité. Par exemple, mettre en commun l’affrètement des matériels de transport serait un moyen sûr pour diminuer les kilomètres à vide qui augmenteront en cette période de reprise ou partager les équipements de transport (agrès, chevalets, etc.) permettrait de réduire leurs coûts de possession et d’utilisation.


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